C’est confirmé : trop de loisirs sédentaires augmentent le risque d’AVC


 

Avec le développement d’une offre numérique abondante et des nouvelles technologies, le contexte actuel n’a jamais été aussi propice à l’augmentation du temps de sédentarité et tout particulièrement du « temps écran ». Une nouvelle étude publiée par l’American Heart Association dans la revue « Stroke » illustre l’un des dangers que favorise cette très mauvaise habitude sur la santé cardiovasculaire, à savoir le risque accru de survenue d’un accident vasculaire cérébral (AVC). Les chercheurs sont partis du constat que si l’association entre l’activité physique et un risque plus faible d’AVC est bien établie, la relation entre les loisirs sédentaires (utilisation des écrans, lecture) et l’AVC est moins bien étudiée.

« Le temps sédentaire est la durée des activités éveillées effectuées en position assise ou couchée. Le temps sédentaire de loisirs est spécifique aux activités sédentaires effectuées hors du travail. », explique l’auteur principal de l’étude le Pr Raed Joundi de l’Université de Calgary. « Il est important de comprendre si des périodes de sédentarité peuvent entraîner un AVC chez les jeunes car un accident vasculaire cérébral peut entraîner une mort prématurée ou altérer considérablement la fonction et la qualité de vie. » Dans cette étude, les chercheurs ont examiné les informations sur la santé et le mode de vie de 143 000 adultes sans antécédent d’AVC, de maladie cardiaque ou de cancer.

 

Un risque multiplié par quatre passé huit heures de sédentarité par jour

Les participants ont été suivis pendant une moyenne de 9,4 ans et chaque cas d’AVC parmi ce panel a été identifié grâce à un couplage avec leurs dossiers hospitaliers. En parallèle, l’équipe scientifique a passé en revue leur temps consacré chaque jour à des activités sédentaires de loisirs. Les réponses ont permis d’établir plusieurs catégories : moins de quatre heures d’activités sédentaires de loisirs par jour, quatre à moins de six heures par jour, six à moins de huit heures par jour et huit heures ou plus par jour. Le même procédé a été mis en place concernant leur pratique d’exercice physique, sachant que le fait d’être le moins actif physiquement équivalait à une marche de 10 minutes ou moins par jour.

Les chercheurs ont établi que le temps de loisirs sédentaires quotidien moyen de tous les participants était de 4,08 heures, et que les adultes de 60 ans et moins qui avaient une faible activité physique et déclaraient huit heures ou plus de loisirs sédentaires par jour présentaient un risque d’AVC 4,2 fois plus élevé que ceux y passant moins de quatre heures par jour. Par ailleurs, le groupe de participants le plus inactif (ceux déclarant huit heures ou plus de temps sédentaire et une très faible activité physique) présentait un risque d’AVC sept fois plus élevé par rapport aux participants déclarant moins de quatre heures de temps sédentaire par jour et des niveaux d’activité physique plus élevés.

 

Le double effet bénéfique de l’activité physique

Le risque d’AVC concernait en premier lieu les accidents vasculaires cérébraux ischémiques, c’est-à-dire le type d’accident vasculaire cérébral le plus courant, qui survient lorsqu’un vaisseau alimentant le cerveau en sang est obstrué par un caillot. « Les adultes de 60 ans et moins doivent être conscients qu’un temps sédentaire très élevé avec peu de temps consacré à l’activité physique peut avoir des effets néfastes sur la santé, notamment un risque accru d’accident vasculaire cérébral. », ajoute le Pr Raed Joundi qui insiste sur l’importance de l’activité physique. « Elle réduit le temps réel passé sans bouger et semble également diminuer l’impact négatif du temps sédentaire excessif. »

Dans leurs conclusions les chercheurs estiment que les recommandations des médecins et politiques de santé publique pour réduire les risques d’événements cardiovasculaires doivent mettre l’accent sur l’augmentation de l’activité physique quotidienne tout en insistant sur la réduction du temps de sédentarité. Et ce d’autant plus que leur étude précise que la sédentarité en lien avec l’activité professionnelle n’a pas été pris en compte, ce qui signifie que le temps passé assis s’avère sous-estimé parmi les personnes qui occupent des emplois de bureau. A noter que selon l’Organisation mondiale de la santé, il serait possible d’éviter jusqu’à 5 millions de décès par an si la population mondiale était plus active.

Source : Santé Magazinehttps://www.santemagazine.fr